Accepter que tel ou tel être, que nous aimons, soit mort.

Accepter que tel ou tel être ne soit qu’un mort parmi des millions de morts.(…)

Accepter leur indépendance de morts, ne pas les enchaîner, pauvres ombres, à notre char de vivants.

Accepter qu’ils soient morts avant leur temps, parce qu’il n’y a pas de temps.

Accepter de les oublier, parce que l’oubli fait parte de l’ordre des choses.

Accepter de s’en souvenir, puisqu’en secret, la mémoire se cache au fond de l’oublie.

Marguerite Yourcenar